Les béals
Dans les Cévennes, l’agriculture n’est pas aisée. Les vallées sont encaissées, laissant peu de terrains plats disponibles, le sol est pauvre et l’eau manque souvent. De ces conditions austères sont nées une solide volonté de déjouer les difficultés, une ingéniosité aigüe et une solidarité renforcée des habitants. L’irrigation gravitaire pour alimenter les terrains situés des cours d’eau, illustrait bien l’intérêt de mutualiser les efforts pour partager les réussites.
à Rousses on trouve des reste de Béals sur le Tarnon ( Mouffre et Coussac ) ainsi que dans les ruisseaux de Montcamp, des ablatas , …
Les béals : canaux traditionnels d’irrigation gravitaire
s béals sont des petits canaux d’irrigation gravitaire. A l’origine bâtis en pierres sèches, leurs bords peuvent être aujourd’hui renforcés par des panneaux de bois ou de béton. Le fond du canal reste souvent en terre. Parfois le franchissement des ravins nécessite de petits aqueducs, construits en troncs de châtaigniers. Ils sont mis en eau d’avril à octobre.
Dans la partie amont des rivières, l’eau est détournée de la rivière au profit des canaux qui traversent à flanc de versant en suivant les courbes de niveau souvent sur plusieurs kilomètres. La très faible pente des béals permet de distribuer l’eau sur de nombreuses parcelles tout au long de son trajet. Pour répartir l’eau au mieux sur les parcelles de prairies, cultures maraîchères et châtaigneraies, des béalières étaient tracées. Ce sont de simples sillons dans le sol, prenant l’eau au béal et l’acheminant sur la parcelle.
Grâce à ces canaux, les agriculteurs ont pu mettre en valeur des terrasses éloignées des fonds de vallées et assurer leur prospérité. Mais cela a demandé une organisation rigoureuse
Dès leur origine, une gestion collective. Les béals sont généralement des constructions collectives, distribuant l’eau sur la totalité des parcelles de versant.
Pour fixer les règles de leur accord, les propriétaires des parcelles riveraines étaient organisés en associations verbales ou en associations notariées. Les syndicats autorisés existent encore aujourd’hui. Ce mode d’organisation a certainement contribué à leur succès
Le fonctionnement était le suivant : les 168 heures de la semaine étaient divisées entre les propriétaires de façon proportionnelle à la surface à arroser pour chacun d’eux. Chacun avait donc une plage horaire pendant laquelle il pouvait détourner l’eau du canal. Le temps de prélèvement autorisé prenait également en compte la localisation de la parcelle : celles en bout de canal pouvaient bénéficier d’un temps plus long puisque le débit était affaibli par les infiltrations progressives. De la même manière les charges d’entretien incombant à chacun étaient proportionnelles à la durée de son tour d’eau. Pour s’acquitter de leur part, les propriétaires pouvaient soit participer financièrement soit effectuer des journées sur le terrain.
En savoir plus sur le béal de Mouffre
En savoir plus sur le béal de Coussac
Documentation
Film ” des béals et des hommes ” chambre d’agriculture de Lozère
Les savoir-faire liés à l’irrigation gravitaire par béals en Lozère